Le logement fait partie des priorités de la GRF. La crise du logement a toujours affecté de nombreux habitants et plus particulièrement les descendants d’esclaves puisque l’une des séquelles directes de l’esclavage est de n’avoir hérité d’aucun capital immobilier. La pandémie de Covid-19 a d’autant plus mis en évidence ces inégalités puisque nombreux sont les Mauricien.n.e.s à vivre dans l’extrême pauvreté, dans des logements trop petits pour les familles, non-fonctionnels (problème d’accès à l’eau et/ou l’électricité) et surtout insalubres. Les cas les plus préoccupants étant les maisons en amiante.

En effet, dans les années 60 dans un souci de reconstructions rapides après deux cyclones dévastateurs, la Central Housing Authority (CHA) a utilisé de l’amiante pour construire plusieurs milliers de maisons à travers le pays. L’amiante est hautement cancérigène et provoque des maladies respiratoires, voire dans le pire des cas, le décès des personnes exposées. Il est essentiel de trouver une solution pour reloger ces familles habitant les cités construites avec l’aide de  European Development Corporation (EDC), d’où leurs noms mais aussi pour construire des logements pour éviter la surpopulation des maisons comme c’est le cas sur les sites construits par la CHA où plusieurs générations habitent au sein du même foyer, limitant ainsi l’espace disponible.

Rappelons que la question des logements faisait partie des recommandations de la Truth and Justice Commission  : « le gouvernement devra démolir les maisons en amiante et se débarrasser des matériaux. Il doit également construire de nouvelles maisons pour les familles concernées ». 

Outre les problèmes sanitaires, « l’association de logement » mise sur pied par Elie Michel, lutte depuis des années pour en finir avec les expulsions des locataires endettés des cités de la CHA car bien qu’il y ait des aides sociales, elles restent non adaptées aux nécessités des descendant.e.s d’esclaves et populations aux revenus précaires.

Depuis février 2020, nous avons entrepris un travail de terrain pour estimer l’espace déjà occupé, déterminer ensuite celui disponible pour construire des maisons et immeubles. En déterminant l’espace disponible, on définira un modèle de politique de logement le plus adaptée aux besoins et, en adéquation avec nos green reparations, dans une démarche écologique et réaliste car chaque personne mérite un logement décent où tout habitant aura suffisamment d’espace pour y vivre peu importe le niveau social.