Depuis 1998, l’UNESCO commémore la journée internationale en mémoire de l’insurrection menée en 1791 à Saint Domingue (aujourd’hui Haïti) contre les propriétaires d’esclaves et pour l’abolition de la traite négrière. Pour marquer cette journée commémorative, la GRF a choisi de manifester devant le bureau du Mauritius Turf Club (MTC), créé en 1812, pendant la période d’esclavage durant la colonisation britannique, pour mettre en lumière trois lieux symboliques dans l’histoire de l’esclavage à Maurice.
Le premier concerne le Champs de Mars. La GRF souhaite rappeler que le Champs de Mars était un lieu où se réunissaient souvent les membres de l’Assemblée coloniale. Ils étaient pour la plupart des propriétaires d’esclaves et surtout, opposés au décret proposé par la France en 1794 pour abolir l’esclavage dans les colonies françaises et donc à Maurice.
Le second symbole est le tombeau de Malartic. En effet, il est souvent omis dans les livres scolaires de rappeler que Malartic, ancien gouverneur de Maurice, n’est pas intervenu lorsque les membres de l’Assemblée coloniale ont refusé l’abolition de l’esclavage. Il a d’ailleurs renvoyé en mer les émissaires français venus à Maurice pour veiller à l’application du décret pour mettre fin à l’esclavage. Néanmoins, il est le seul gouverneur qui a été enterré hors d’un cimetière et dont le nom et la mémoire sont réitérés pendant les journées hippiques alors qu’il ne s’est pas opposé à l’abolition de l’esclavage et que son propre tombeau a été bâti par des esclaves.
La dernière raison est le MTC lui-même. Construit en 1812 par le Colonel Drapper sous le régime britannique depuis 1810, la traite négrière et l’esclavage étaient encore pratiqués. Le MTC a profité de la main d’œuvre gratuite et a exploité les esclaves pour construire son bâtiment et sa richesse actuelle. Aujourd’hui, de nombreux descendants d’esclaves vivent dans l’extrême pauvreté alors que des établissements comme le MTC prospèrent.
Nous avons envoyé différents courriers pour contacter et inviter au dialogue les propriétaires du MTC pour parler des réparations. En l’absence de réponse, nous avons décidé de manifester près du MTC pour montrer que nous continuerons de nous battre. Nous souhaitons également qu’une plaque commémorative soit érigée sur le Champs de Mars, en mémoire des milliers d’esclaves qui ont contribué à sa construction et y ont perdu la vie.